Mitos, lendas du Brésil

Cordel, Marty VoyanceLes contes et légendes du Brésil sont immensément riches et sa diversité représente bien ce peuple bigarré comme je vous l’ai expliqué dans le précédent article, en retraçant les origines en trois grandes branches : africaine, indigène et portugaise que ce soit dans les mitos(mythes), les lendas(légendes)ou dans les contes.

Il existe bien sûr des versions papier des contes brésiliens mais la population du Brésil est en partie analphabète ( 60%) c’est surtout par l’oralité que se transmet cette partie du folklore et de génération en génération. Les mitos au Brésil sont des personnages qui, pour bien des brésiliens, existent réellement. Les lendas sont les histoires très moralistes que l’on raconte au sujet de ces personnages.

Ce sont surtout les croyances indigènes qui en sont les sources d’origine principales. Les mitos des indigènes, sont des croyances souvent basées sur des phénomènes inexpliqués et des superstitions. Presque tous les mitos ont un lien avec la chasse et la forêt. Les Portugais étant déjà un peuple superstitieux ils ont adopté ces croyances dès le début de la colonie.

Ainsi, si l’on entend des sifflements dans la forêt ou bien si la chasse est mauvaise les brésiliens s’expliquent ce phénomène en racontant que la Caipora est dans les parages. Foret Bresilienne, Marty VoyanceLa Caipora est une femme nue au corps de fillette (parfois vêtue de ses longs cheveux) se promenant assise sur un sanglier, elle protège les animaux et parfois les ressuscite mais si les chasseurs lui laissent des offrandes, souvent du tabac, elle peut leurs porter chance. Les chasseurs évitent de chasser le vendredi, jour privilégié de la Caipora .

Dans les grandes villes comme São Paulo, les enfants nés de père inconnu disent être les enfants du Boto cor-de-rosa ou Boto rose (le dauphin couleur de rose). Le dauphin rose vit dans les rivières de l’Amazonie et l’on raconte que lors des fêtes il se transforme en un homme très beau, sort de l’eau et se rend dans les fêtes pour danser jusqu’à l’aube. Il séduit une femme et disparaît au lever du soleil la laissant enceinte d’un enfant de père inconnu.

Les quelques mythes européens amenés par les Portugais qui persistent sont par exemple le loup-garou (Lobishomen au Brésil), ou encore la Mula sem-cabeça : on dit que si un curé a une maîtresse, celle-ci est punie par Dieu en se transformant la nuit en mule sans tête qui court en tous sens durant toute la nuit… et aussi les mythes des sirènes mais au Brésil les sirènes ne vivent pas seulement au large de l’océan mais aussi dans les rivières à l’intérieur des terres.

Il n’est pas possible de parler des contes brésiliens sans mentionner le nom de Monteiro Lobato. Au début il écrivit des romans menaçants pour l’ordre de la République et fut emprisonné durant quelques années. À sa sortie de prison, il décida d’écrire pour les enfants. Lobato a écrit des centaines de contes pour enfants débordants d’imagination et porteurs de valeurs. Sa plus grande œuvre est le Picapau Amarelo.Lobato, Marty Voyance L’auteur a créé un pays qu’il nomme le pays du pic bois jaune, dans ce pays vivent tous les personnages de tous les contes (Cendrillon, Pinocchio et même les mythes indigènes comme le Boitata et la Saci-pererê). Les histoires du Picapau Amarelo sont si populaires qu’elles ont été transcrites en une série télévisée qui a bercé l’enfance de 3 générations de petits brésiliens.

Et puis Cordel ! La littérature de Cordel est un miroir des valeurs sociales du Nordeste: la religion omniprésente, la fierté, la famille, l’honneur et la vengeance. Ces livrets (les folhetas de Cordel) sont tellement ancrés dans le quotidien des gens que les noms s’adaptent à l’actualité, c'est ainsi que parfois le diable porte le nom de Saddam Hussein, ennemi de la chrétienté et les riches propriétaires sont appelés des capitalistes! Même si les Brésiliens sont issus d’un peuple très métissé il subsiste beaucoup de préjugés raciaux. Ainsi, dans les histoires de Cordel les noirs sont toujours travaillants, soumis et possèdent une grande force physique. Cordel, Marty VoyanceSouvent si un personnage est très laid, méchants et a une sexualité effrénée il sera nommé l’Africain et aura la peau très foncée. Les femmes noires sont bavardes et superstitieuses. Les mulâtresses sont toujours sensuelles, voluptueuses et attirées par le luxe. Les indiens sont fiers et libres, ils préfèrent mourir que de s’asservir et perdre leurs traditions. Le plus beau rôle est toujours tenu par le métis qui est habile, astucieux et courageux. La majorité de la population du Nordeste est métisse et le racisme est bien réel. En outre, les préjugés plus positifs (l’image embellie de l’autochtone, la sensualité des mulâtresses etc.) n’a pas de correspondance réelle dans l’intégration quotidienne de ces groupes raciaux.

Je vous donne rendez-vous prochainement pour un nouvel article concernant le Brésil mais dans sa spiritualité…

Marty Marty Voyance

Partager cet article Partager

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : http://marty-voyance.com/blog/index.php?trackback/17

Fil des commentaires de ce billet