Le printemps des poètes
Par Marty le 21 mar. 2014, 09h35 - Lien permanent
Le premier jour du printemps correspond à un événement astronomique bien précis : l'équinoxe. Le soleil est exactement à la verticale de l'équateur, le jour et la nuit ont la même durée. Mais un petit clin d'œil malicieux aujourd'hui sur le printemps des poètes....
Si la poésie a toujours eu un lien étroit et naturel avec les arts premiers que sont le chant, la danse et le théâtre, elle est aussi souvent l'arrière-pays, le moteur secret ou le point d'appui de la création dans les arts plastiques, la photographie, la composition musicale, le court-métrage cinématographique, la vidéo, voire le cirque... Printemps des Poètes, le dialogue constant et fertile entre les poètes et leurs « alliés substantiels ». Ni au-dessus ni à côté, la poésie est au cœur de toute aventure artistique…. ( J.P. Siméon).
Pour " participer " à cet évènement, j'ai choisi deux poèmes, un culturel et l'autre humoristique...que voici :
La prière d’un païen Charles BAUDELAIRE (Recueil : "Les Fleurs du Mal")
Ah ! ne ralentis pas tes flammes ;
Réchauffe mon coeur engourdi,
Volupté, torture des âmes !
Diva ! supplicem exaudi !
Déesse dans l'air répandue,
Flamme dans notre souterrain !
Exauce une âme morfondue,
Qui te consacre un chant d'airain.
Volupté, sois toujours ma reine !
Prends le masque d'une sirène
Faite de chair et de velours,
Ou verse-moi tes sommeils lourds
Dans le vin informe et mystique,
Volupté, fantôme élastique !
Lard poétique : Poème païen et paillard ( Carole Radureau)
Par tous les seins, les nichons et tout le tintouin
Amusons-nous, profitons –en avant que le sacristain
Ne vienne nous tirer les vers du groin.
Ah ! Les païens, oser rimer le vendredi saint
Mon lardon, mon cochon comme j’aime tes jambons
Ta couenne grasse, tes andouillettes et tes graillons
Je me repais de tes pieds panés, de ton museau mignon
Tes saucisses sont divines et pleines de suggestion.
Poétiser sur le cochon, c’est pas le pied
J’aurais aimé vous dédier un poème de piété
Ma sainteté me le permet et mon hymen préservé
M’aurait permis de vous offrir le poème de la chasteté.